Alex est devenu manutentionnaire en chef du ravitaillement entre la drop zone de Breil-sur-Roya et Tende. Il fait les livraisons en empruntant une piste provisoire de quelques kilomètres au milieu du paysage fracassé en octobre dernier par la tempête Alex. Cette piste est la seule voie routière qui permet d’aller, via la France à Tende, l’une des communes qui a été totalement coupée du monde au plus fort de la crise. Ouverte récemment, cette route, qui passe par le lit de la rivière, est accessible en convoi trois fois par jour sous étroite surveillance. Le parcours se fait derrière un véhicule des routes du département. Les gendarmes surveillent les accès. Comme le train ne circule plus, cet homme assure une part du fret en apportant les marchandises que les transporteurs ne veulent pas livrer aussi loin. Mardi, il ravitaillait par exemple un collège, l’Adapei, une banque de Tende...
Alex a aussi organisé et rangé la drop zone qui est devenue un immense centre de stockage des dons dans un ancien entrepôt de la SNCF près de la gare.
Ce trentenaire, ancien élagueur-paysagiste, vivait sous une tente dans les bois, en Savoie, près de Genève. Sur un coup de tête, il s’est mobilisé pour venir en aide aux sinistrés des Alpes-Maritimes touchés par le tempête Alex. Il a notamment beaucoup aidé la sécurité civile sur place. Alex a été tellement efficace que la communauté d’agglo du coin l’a embauché en CDD jusqu’à la fin de l’année. La sécurité civile l’a beaucoup utilisé pour charger les trains (lorsqu’ils circulaient jusqu’à un nouvel éboulement) car il a des qualifications pour conduire les chariots élévateurs. Il ne repartira pas de la région. Ses compétences ne sont pas passées inaperçues. Il a des touches dans le privé.