Revers du droit contre la baie vitrée, course d’obstacles sur la moquette et smash sur le lit… Les joueurs de tennis qualifiés pour l’Open d’Australie rivalisent d’ingéniosité pour se maintenir en forme dans leurs chambres d’hôtel. 72 d’entre eux ont été placés en quatorzaine à la sortie de l’avion. Interdits d’entraînement en extérieur, ils sont obligés d’adapter leurs exercices et de faire sans court de tennis. « Mon plan c’est de faire un gros entraînement de 3 heures de suite, […] comme un match de grand chelem en double », explique le Néo-Zélandais Artem Sitak (78e ATP). Comme la Polonaise Iga Swiatek (17e WTA) ou la Suisse Belinda Bencic (12e WTA), il essaye tant bien que mal de conserver sa forme physique en vue du tournoi reporté au 8 février. « Connaissant la situation (sanitaire) en Australie, […] je savais que les règles allaient être très strictes », ajoute le tennisman qui avait préparé des schémas pour réaliser sa gymnastique dans l’éventualité d’une quatorzaine.
Si certains pros ont accepté leur sort, d’autres se sont plaints sur les réseaux sociaux d’une différence de traitement et d’un désavantage vis-à-vis de leurs adversaires ayant évité l’isolement. La joueuse Marta Kostyuk s’est sentie « désemparée » et « très inquiète » de découvrir son niveau à la fin de cette période de confinement. D’autres s’étaient déjà émus qu’un contingent d’une cinquantaine de participants, parmi lesquels Novak Djokovic, Rafael Nadal, Dominic Thiem, Serena Williams, Naomi Osaka et Simona Halep, puissent effectuer leurs quinze jours de confinement à Adelaïde avec accès aux courts. De son côté, le patron de l’Open d’Australie Craig Tiley a fait son mea culpa et a reconnu que « tout ce qui se passe est le résultat d’un échec du système ».