Simone Veil (1928-…)
Tant de femmes dans cette femme. Et nous lui devons tant, hommes ou femmes.
Jean d’Ormesson lui a rendu le plus beau des hommages dans son discours d’accueil à l’Académie française, le 18 mars 2010. Il rappelle que son «histoire commence comme un conte de fées». Une famille gaie, unie, et , en plus, vivant sous le soleil de Nice. Mère à gauche, père à droite, les deux juifs, républicains, assimilés, laïcs au possible, l’académicien précise en souriant : «vous mangiez de la choucroute le jour de Kippour».
Son histoire commence bien. L’Histoire l’a massacrée. Simone Veil et les siens sont arrêtés le lendemain du jour où elle passe son bac. Transférés à Drancy. Séparés. Déportés. Tatoués – 78651 pour le bras de Simone. Et, la plupart, gazés jusqu’à ce que mort s’ensuive.
Denise et Simone Veil survivent. Elles font partie des 3% revenus des camps. Pas les 73 000 autres livrés aux Nazis par Vichy, qui, par zèle, y ajouta les enfants.
Survivre, revivre, vivre. Simone Veil consacre sa vie publique à la justice et à la paix. Aux femmes et à l’humanité.
A la justice, d’abord professionnellement. Elle voulait être avocate. Son mari Antoine, qu’elle adore, a autant d’autorité qu’elle et l’en empêche. Elle devient donc magistrate. Heureusement pour nous, ce fut décisif pour la suite. De 1957 à 1964 elle se consacre à tenter d’améliorer la condition des prisonniers. En 1969, promotion apaisante au secrétariat général de la magistrature. Cinq ans après, Giscard devient Président de la République. Chirac aidant, Simone Veil devient ministre de la Santé. Elle reçoit le dossier de l’interruption volontaire de grossesse, l’IVG, et le défend avec ardeur au Parlement.
Là, cette femme rescapée des camps, subit toutes les avanies. Un député de la majorité ose même brandir un fœtus et la comparer aux nazis… Simone Veil tient bon. La gauche la soutient, totalement. Une partie de la droite au ...