Les économistes des médias de masse présentent toujours le protectionnisme économique comme le mal absolu. Ne leur en déplaise, le capitalisme français a connu son apogée à la Belle Epoque, à l'heure où la France avait fait le choix du protectionnisme. Non, le protectionnisme n'est pas l'autarcie, le repli d'une nation sur elle-même. Il est la recherche dans la durée d'une croissance régulière et équilibrée. Même les grands pays libre-échangistes comme les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l'Allemagne ont tous fondé leur puissance industrielle grâce aux tarifs douaniers. La période 1873-1973 a été, hormis lors des deux grands conflits mondiaux et la crise de 1929 dont la France est sortie moins affaiblie que les autres, un moment de stabilité pour l'économie nationale. Mais tout a changé à partir de 1974 quand nos dirigeants ont cessé de voir la France comme un grand pays, se ralliant au libre-échange prôné à Washington et Bruxelles. Depuis, désindustrialisation, chômage, et croissance ralentie. Dans son ouvrage "Protéger ou disparaître - Le débat français sur le protectionnisme", Yves Perez, professeur émérite et ancien doyen de la faculté de droit, économie et gestion de l'université catholique de l'Ouest à Angers, expose avec une grande clarté l'histoire et les résultats du protectionnisme ainsi que les conséquences de l'arrivée de l'idéologie libre-échangiste. Il propose enfin plusieurs pistes de réflexions pour éviter aux Français d'avoir la soumission comme seul avenir.