Alors que le Royaume-Uni fait face à la déferlante Omicron, Boris Johnson traverse une zone de turbulences qui mêlent scandales médiatiques, conséquences du Brexit et défiance de certains «Tories». Déjà critiqué sur sa gestion de la crise sanitaire, il a été défié en décembre par son propre camp : 99 élus du parti Conservateur ont voté contre l'instauration de certaines restrictions.
Boris Johnson est-il aujourd’hui pénalisé par sa gestion de l'épidémie ?
Chloé Goudenhooft, correspondante de l'Opinion au Royaume-Uni : « Dans le vote du mois de décembre, les députés savaient que le Labour, le parti d'opposition, voterait en faveur des nouvelles règles du gouvernement. Donc même s'il y a eu rébellion au sein des Tories, comme ne cesse de le répéter la presse britannique, il n'y a pas eu d'échec.
Et l'histoire ne dit pas si les députés rebelles se seraient opposés au chef sans le vote des travaillistes. Ce qui est intéressant aussi, c'est que les députés conservateurs, une partie en tout cas, reprochent à Boris Johnson les atteintes faites aux libertés individuelles, alors que les problèmes de gestion de la pandémie au début de la crise ne semblent pas avoir soulevé une telle révolte de la part des élus, en tout cas.
Pour les députés qui ont voté contre le plan du gouvernement, ces mesures sont draconiennes et ils questionnent notamment l'introduction d'un pass sanitaire ou d'une preuve d'un test négatif pour rentrer dans certains lieux comme les boîtes de nuit. Cela dit, certains députés ont aussi voulu montrer au chef du gouvernement un désaccord plus large concernant son style et certains choix politiques comme des augmentations d'impôts qui entreront en vigueur au mois d'avril. »
Sur le front du Brexit, le vent semble avoir tourné pour Boris Johnson. 42 % des personnes qui ont voté pour le Brexit ont une vision négative de la façon dont cela s'est passé, selon un sondage Opinium pour The Observer publié fin décembre.