Présidentielle : Philippe Poutou «pas rassuré» pour ses parrainages
Le candidat d’extrême gauche à l’élection présidentielle Philippe Poutou « n’est pas rassuré » pour ses parrainages. Il dénonce ce vendredi un « problème politique » avec un « côté anti-démocratique de plus en plus assumé ». Selon lui, il existe un « risque » que « de plus en plus d’élus rejettent le parrainage ».Avec 146 parrainages enregistrés par le Conseil constitutionnel, « on n’est pas en retard par rapport à il y a cinq ans, mais on n’est pas rassuré pour autant parce que la situation, on ne la maîtrise pas », s’est plaint sur RMC le candidat du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA).Le conseiller municipal de Bordeaux a critiqué « la banque des parrainages » mise en place par François Bayrou (Modem). Ce dernier a annoncé ce jeudi la création d’un site proposant aux maires de parrainer les candidats à condition que ces derniers « atteignent 10 % dans les sondages ».Sondé à environ 1 %, Philippe Poutou s’oppose fermement à ce système : « Ils n’ont pas le droit de faire ça en fait, ça n’a rien à voir avec les sondages, ça n’a rien à voir avec les scores qu’on peut faire, et là on est sur des consignes de parrainage », a-t-il déploré.« On voit aussi le côté anti-démocratique, qui est de plus en plus assumé finalement : l’élection doit se faire entre les grosses écuries, entre celles et ceux qui sont favoris dans les sondages et puis les petits ne comptent plus, et ça se dit ouvertement, et ça je pense que c’est un problème politique », a mis en garde Philippe Poutou.Le candidat du NPA s’était qualifié au premier tour de la présidentielle en 2012 et en 2017, recueillant respectivement 572 et 573 parrainages. M. Poutou avait obtenu 1,15 % des suffrages exprimés en 2012, soit plus de 411 000 voix, et 1,2 % des suffrages en 2017, soit près de 400 000 voix.Un autre candidat, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, a lui aussi critiqué vendredi la solution proposée par François Bayrou. Le président de Debout la France a estimé sur France 2 que François Bayrou avait certes « enfin compris qu’il y avait un problème » mais s’est demandé « au nom de quoi c’est la majorité qui va choisir ses opposants », jugeant cela « extravagant ».Nicolas Dupont-Aignan, qui assure qu’il ne lui manque que 30 parrainages (le Conseil constitutionnel en a validé pour l’heure 260), a estimé qu’il « y a un vrai danger pour notre démocratie » avec ce système de parrainages alors que les « maires ont peur des pressions des intercommunalités, des partis politiques ».