Un meeting raté au Zénith, le croisement des courbes avec Eric Zemmour, risque de dévissage. Valérie Pécresse vit-elle une semaine horribilis ? « Oui, comme dans toutes les campagnes, on traverse une phase difficile, relativise sa porte-parole, Agnès Evren. Mais connaissant parfaitement Valérie, je sais qu’elle est déterminée et inébranlable. Il y a toujours une dimension psychologique dans une campagne, il faut du recul et de la sérénité. Et d’ajouter que d’un point de vue organisationnel, le meeting était une réussite, avec une ferveur importante. Mais c’est vrai que sur la forme, Valérie Pécresse a dit que ce n’était pas son exercice favori. Mais elle est différente, et elle doit rester telle qu’elle est. Elle n’est pas dans la démagogie mais dans la pédagogie. »
Le soutien de Nicolas Sarkozy se fait attendre. Certains disent qu’il ne viendra peut-être jamais. Au cours d’un déjeuner avec le chef de l’Etat, le 28 janvier, l’ex-chef de l’Etat aurait même suggéré à l’actuel Président de nommer Christine Lagarde future Premier ministre. « Ce ne sont que des propos rapportés, balaye Agnès Evren. J’ai vu Nicolas Sarkozy la veille de son déjeuner avec Emmanuel Macron et j’ai eu le sentiment et la conviction qu’il restera totalement fidèle et loyal à sa famille politique. J’ai bon espoir. Ce qui compte, c’est qu’il apporte son soutien au moment le plus opportun, c'est-à -dire dans la dernière ligne droite. »
Valérie Pécresse sera en réunion publique au Cannet, ce vendredi 18 février. Parlera-t-elle à nouveau de « grand remplacement » ? « Évidemment, elle réfute cette théorie, reprend la porte-parole de la candidate Les Républicains. Cela a été totalement manipulé et instrumentalisé par toute la macronie car leur stratégie est limpide : extrême droitiser Valérie Pécresse pour nous mettre dans le camp des populistes, et installer un duel très clair entre les gentils progressistes et les méchants nationalistes, pour cornériser Valérie Pécresse. »
Y a-t-il une part de « femmes bashing » dans cette campagne ? « Oui, en tant que femme, je trouve qu’il y a beaucoup de bienveillance pour des candidats comme Yannick Jadot, Eric Zemmour, Jean-Luc Mélenchon. Les personnalités moquées sont systématiquement Anne Hidalgo, Christiane Taubira, Valérie Pécresse. On demande à une femme politique d’être à la fois femme d’Etat, Romy Schneider et membre de la Comédie française. Il y a des exigences surhumaines vis-à -vis des femmes, qui ont plus de difficultés, parfois, à bien poser leur voix sur un pupitre. On a le sentiment d’être infériorisées parce qu’on est des femmes, conclut Agnès Evren. »