« Je rentre, je travaille demain. Je n’ai pas pu poser d’autres jours », explique, épuisé, celui qu’on surnomme « Œil de nuit » en roulant son duvet. Ce militant d’Extinction Rébellion a passé ses trois dernières nuits sous sa tente Quechua verte, au pied de l’Arc de la porte Saint-Denis. Depuis samedi, une centaine de militants d’Extinction Rébellion bloquent l’accès de ce carrefour du Xe arrondissement de Paris pour dénoncer l’inaction climatique. « Aucun des deux candidats finalistes de la présidentielle n’a un programme écologique à la hauteur des enjeux actuels. On court vers la catastrophe, estime « Œil de nuit ». Donc on est là pour mettre en avant ce sujet et mettre un gros coup de pression. » Cours de yoga, d’hypnose de rue, débats, concerts et ateliers de sensibilisation se sont succédé durant les trois jours d’action dans la rue, entre les tentes et les bottes de foin disposés aux quatre coins du carrefour. « C’est plus un festival, qu’un blocage », commente un participant. « On ne sait pas si on a eu un réel impact sur la circulation, admet Marion, une militante. On se dit que si on nous a laissés là, c’est peut-être que ça gênait moins qu’ailleurs. Mais on a créé une zone et on a des retours positifs des riverains, contents d’avoir pu observer leur quartier sans circulation. »