C’est une scène déchirante. Vendredi soir, alors que les premières violences éclatent à Marseille, un buraliste et son père découvrent leur tabac, saccagé par les émeutiers. Arrivé le premier sur place, le père, livide, ne peut pas s’empêcher de répondre à l’un des émeutiers à proximité, amusé par la situation : « Ça te fait rigoler ? Quand tu auras fait vingt ans de travail et que quelqu’un viendra tout te niquer, tu vas voir comment on rigolera nous aussi ! ».
Quelques minutes plus tard, c’est le choc pour le propriétaire du tabac. Dans un cri glaçant, l’homme se précipite à l’intérieur de son commerce et découvre l’horreur. Tout a été mis en pièce. Au sol, c’est un immense débarras. Situé rue de Bir Hakeim (1er arr.), entre le Vieux-Port et le Cours Belsunce, « Le Passage » a non seulement été entièrement pillé mais vandalisé.