La Ville a fait savoir que suite à des fissures apparentes sur le bâtiment K, du bailleur 13 Habitat, "mettant en péril la solidité de l’immeuble avec risque d’effondrement, les habitants de ce bâtiment et du bâtiment M, près de 150 personnes, ont été évacués cette nuit."
Le bailleur indique que ce sont 46 familles qui, après avoir passé la nuit chez des proches ou dans le gymnase Di Lorto mis à disposition par la Ville, seront, dans un premier temps, relogées dans des hôtels de Martigues, Istres et Marignane.
Un arrêté municipal de péril imminent portant interdiction d’accès aux bâtiments K et M a été pris. Un périmètre de sécurité est positionné interdisant la circulation des piétons et des véhicules jusqu'à nouvel ordre. Dans ce contexte, l'avenue Francis Turcan est coupée dans les deux sens du rond-point de l'Hôpital (carrefour des Rayettes) au Boulevard Notre-Dame. Le secteur est à éviter. Ce qui vient d'ailleurs compliquer davantage la circulation dans le centre-ville déjà très difficile depuis la mise en œuvre de travaux (pour une semaine encore) sur le boulevard du 14-Juillet, consécutifs à une fuite d'eau d'une canalisation de Total La Mède.
Ce matin, les locataires ne cachaient pas leur colère, au pied des immeubles de cette cité datant des années 70. "A chaque conseil de quartier, nous avions signalé la présence de fissures dans nos logements, explique Nora. Et ce, en présence du bailleur et aussi de la Ville!"
Pour mémoire, en avril 2021, un balcon jardinière de cette même cité et dans le même immeuble (K), visé, cette fois, par des fissures apparente, s'était effondré, heureusement sans faire de blessés. Un bureau d'études avait alors été mandaté par 13 Habitat pour déterminer les causes de cet effondrement et mettre en œuvre des solutions techniques adaptées et qui, selon le bailleur, ne concernaient que les jardinières.
Lors d'une réunion improvisée, ce dimanche matin, près du gymnase, entre les locataires et 13 Habitat, le maire, a clairement dit aux habitants que, selon lui, les deux immeubles ne pourraient plus jamais accueillir personne: "Ils doivent descendre!" Et de réclamer "que des études soient menées sur tous les autres bâtiments."
Les locataires, qui ont, eux-mêmes, pris la décision d'évacuer les immeubles après avoir entendu des bruits de craquements et constaté les fissures dans la cage d'escalier, souhaitent pouvoir retourner dans leurs appartements le temps de récupérer leurs papiers, leurs animaux, pour certains des médicaments. Mais leurs espoirs ont été douchés par les pompiers, dont le poste de commandement est installé sur la place centrale, qui refusent, à cette heure, une telle éventualité. Une décision motivée par les relevés des capteurs mesurant les vibrations et l'écartement des fissures.
13 Habitat assure n'avoir jamais été informé, ni par les habitants, ni par la Ville, de la présence de fissures structurelles dans ces immeubles.
Ce lundi matin à 10h30, une cellule de soutien psychologique sera mise en place avec l'Apers pour les locataires.