La motion de rejet présentée par les écologistes, lundi à l’Assemblée nationale, a été approuvée par 270 voix contre 265, empêchant son examen dans l’Hémicycle alors qu’il avait été voté – dans une forme très durcie – en novembre au Sénat. Gérald Darmanin a proposé sa démission à Emmanuel Macron, qui l’a "refusée", annonce l’Elysée.
Emmanuel Macron attend du gouvernement des propositions pour lever les "blocages" et "aboutir à un texte de loi efficace", a précisé l'Elysée.
Elisabeth Borne a convié les ministres concernés et les présidents de groupes parlementaires de la majorité lundi soir pour une réunion de crise.Gérald Darmanin, qui s'était fait fort de réussir à trouver une majorité sur ce texte, malgré les multiples avertissements de LR, n'a finalement pas réussi son pari.
La motion de rejet a été soutenue, en plus des élus de gauche, par les députés Les Républicains (LR) et Rassemblement national (RN).
Le gouvernement a désormais trois options : le retrait complet du texte, son renvoi en seconde lecture au Sénat ou la convocation d’une commission mixte paritaire. "C'est un échec, bien évidemment, parce que je veux donner des moyens aux policiers, aux gendarmes, aux préfets, aux magistrats pour lutter contre l'immigration irrégulière", a déclaré le ministre sur TF1.
Quoi qu’il décide, il s’agit d’ores et déjà d’un échec politique pour Gérald Darmanin, qui n’a cessé de courtiser la droite depuis des mois dans le but d’obtenir une majorité, allant jusqu’à se satisfaire d’une large réécriture de son projet de loi voté dans un Sénat contrôlé par LR.
Problème : les rapports de force ne sont pas les mêmes à l’Assemblée nationale. L’aile gauche de la majorité présidentielle et les députés de gauche – du Parti socialiste (PS), d’Europe Écologie-Les Verts (EELV), du Parti communiste (PCF) et de La France insoumise (LFI) – ont d’abord détricoté en commission, du 27 novembre au 2 décembre, la plupart des mesures introduites par la droite au Sénat.
Si bien que le texte présenté lundi après-midi dans l’Hémicycle ne ressemblait plus vraiment à celui voté au Sénat, au grand désarroi de LR. "On demande au président de la République de revoir sa copie. (...) Le gouvernement, s'il veut reprendre ce texte, est obligé de repartir de la version durcie par le Sénat", a affirmé le président du groupe LR, Olivier Marleix, après ce coup de théâtre au Palais Bourbon.