Une fois de plus, le député Aurélien Saintoul a dérapé lors de la commission d'enquête sur la TNT au point d'être remis en place à la fois par le Président de la commission, mais aussi par Rachida Dati elle-même qui était interrogée par les députés. Longuement interrogée jeudi par un député LFI sur ses éventuels liens avec le milliardaire Vincent Bolloré, la ministre de la Culture Rachida Dati a récusé toute "collusion" et affirmé qu'elle n'était "pas la ministre d'un clan ou d'une idéologie".
Elle était auditionnée sous serment par la commission d'enquête sur les fréquences TNT. Le ton est monté avec son rapporteur, l'insoumis Aurélien Saintoul, qui lui a d'abord demandé si elle menait une "croisade" contre le wokisme - elle avait qualifié ce mouvement de "politique de censure", début février sur CNews-Europe 1.
"Vos propos vont trop loin. On n'est plus dans un cadre républicain", a répondu au député Mme Dati. Puis M. Saintoul l'a questionnée sur un possible lien entre la rencontre en septembre d'Emmanuel Macron et Vincent Bolloré, et sa nomination rue de Valois.
"Ca devient très personnel. Ce sont des questions qui soupçonnent des choses (...) La croisade, les attaques, les collusions ou autres, je ne suis pas là pour répondre à ça... Vous mettez en cause ma légitimité, ma capacité, ma compétence? Je serais l'objet d'un contrat entre deux hommes?", s'est élevée la ministre.
Mme Dati a assuré n'avoir pas échangé avec M. Bolloré, avant ou après sa nomination, au sujet des chaînes du groupe Canal+, et dont les autorisations doivent être renouvelées pour 2025.
"Je laisse le processus se dérouler en toute indépendance", sous l'égide de l'Arcom, le régulateur des médias, a-t-elle insisté. Et de marteler: "Je ne vois pas en quoi je serais concernée par ces attributions". Sa prédécesseure Rima Abdul Malak avait rappelé la possibilité pour l'Arcom de ne pas reconduire les fréquences de CNews et C8.
Mme Dati n'a pas souhaité commenter ces propos, et n'a pas échangé avec l'ex-titulaire du portefeuille: "Quand je suis arrivée au ministère, je n'avais même pas de +dossier ministre+ ni de papier sur le bureau".