Invitée d’Anne-Élisabeth Lemoine sur le plateau de "C à vous", Isabelle Carré retrouve son acolyte Bernard Campan à l’occasion de la promotion du film Et plus si affinités, en salles le 3 avril prochain. Un comédien avec qui elle a déjà tourné deux fois —Se souvenir des belles choses et La Dégustation— et a même partagé la scène dans la version théâtrale de ce film. Une complicité qui l’a sans doute incitée, plus confiante que jamais, à s’épancher sur la dépression qui a émaillé son adolescence.
"Isabelle, si vous êtes devenue comédienne c’est parce que vous étiez nulle en danse" lance l’animatrice avant de diffuser une archive de l’émission Bouillon de culture datant de 1992, dans laquelle l’actrice d’Anna M, alors âgée de 21 ans, explique à Bernard Pivot avoir rêvé d’être danseuse mais être mauvaise dans ce domaine : "Un jour j’ai fait un spectacle, je me suis retrouvé avec des danseuses et tout à coup les gens ont applaudi. Je me suis effondrée en larmes, je ne pouvais plus rien faire [...] Après j’ai arrêté la danse parce que j’ai vu que ce n’était pas ça mais j’ai vu que la scène c’était quand même assez grandiose" dit la jeune Isabelle Carré au journaliste.
Sauvée par une autre actrice
De retour sur le plateau, c’est une comédienne émue qui se confie davantage sur cette période, non sans avoir fait remarquer au préalable la ressemblance frappante de sa fille avec celle qu’elle était sur l’archive : "Oui, j’ai arrêté la danse et ça a été très très dur. J’ai fait une dépression à 14 ans. Même plus grave que ça puisque je ne voulais plus vivre en fait", la voix tremblante, devant les invités et les chroniqueurs tout aussi bouleversés par son récit, elle raconte qu’elle a même été internée dans un hôpital pédopsychiatrique.
C’est d’ailleurs entre les murs de cet institut qu’une autre comédienne va lui venir en aide : "J’y ai vu Romy Schneider dans Une Femme à sa fenêtre et je me suis dit que j’allais m’inscrire à un cours de théâtre. Je me suis inscrite dans ce cours et là je me suis sentie bien" relate la quinquagénaire avant de conclure : "Vous voyez, les émotions qui débordent tout le temps, c’est embarrassant dans la vie. Et là tout à coup, sur scène, on me disait “non ça va, c’est ok et même c’est chouette” donc ouf, un endroit où on peut déborder". Isabelle Carré est ainsi la preuve que d’un échec peut faire naître une jolie vocation !