Le 8 juillet 2023, à 17h15, Emile est aperçu pour la dernière fois par deux voisins dans une ruelle du Haut-Vernet, hameau de 25 habitants à 1.200 mètres d’altitude, sur les flancs du massif des Trois Évêchés (Alpes-de-Haute-Provence), où il venait d’arriver pour les vacances d’été dans la résidence secondaire de ses grands-parents maternels.
La gendarmerie est alertée vers 18h et une enquête pour recherche des causes de disparition inquiétante débute le 9, assortie d’un appel à témoins.
Une battue réunit des centaines d’anonymes venus prêter main-forte les deux premiers jours. Enquêteurs et militaires continuent ensuite à inspecter minutieusement 97 hectares de champs, bois et terrains escarpés, sans succès.
La trentaine de maisons du hameau rattaché à la commune du Vernet sont aussi fouillées, les habitants interrogés et leurs véhicules visités. Le 12 juillet le parquet de Digne annonce que l’enquête bascule sous le régime de l’enquête préliminaire. Puis, le 18, il ouvre une information judiciaire justifiée par « la complexité de l’affaire » auprès du pôle de l’instruction d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône).
Deux juges d’instruction sont saisis du dossier, toujours pour recherche des causes de disparition inquiétante.
Débute un minutieux travail d’analyse des données recueillies, soit 1.200 appels passés à la ligne téléphonique dédiée et une masse considérable d’informations concernant la téléphonie de toutes les personnes ayant « borné » vers le Haut-Vernet le jour de la disparition d’Emile.
Le 25, des équipes cynophiles spécialisées dans la détection de restes humains, appuyées par des drones, sont déployées au Vernet. L’enquête judiciaire est élargie aux faits criminels « d’enlèvement » et « séquestration », apprend-on le 21 août de source judiciaire.
Cette décision, « purement technique », « n’est pas liée à une évolution dans l’enquête » sur la disparition toujours inexpliquée du garçonnet, mais « ce cadre procédural offre plus de souplesse » aux enquêteurs, souligne le procureur-adjoint.
Dans leur première prise de parole, les parents de l’enfant déclarent fin août dans l’hebdomadaire Famille Chrétienne n’avoir « rien à cacher » et déplorent des « témoignages malveillants dans la presse ». « On imagine forcément le pire, mais on ne peut s’empêcher d’espérer… », dit le père. Dans le même hebdomadaire le 24 novembre, à la veille du troisième anniversaire d’Emile, ses parents diffusent un appel vibrant : « Comprenez notre détresse, dites-nous où est Emile », demande la mère.
Le 8 janvier 2024, le parquet d’Aix-en-Provence indique que l’enquête « est toujours très active » et a pris « une autre forme, plus technique ». Les enquêteurs de la gendarmerie doivent désormais « analyser l’ensemble des éléments recueillis » et notamment une masse de données numériques et de téléphonie des personnes ayant borné sur place ou aux alentours peu avant et peu après la disparition, détaille le procureur de la République d’Aix-en-Provence, Jean-Luc