En stage à Aix-en-Provence la semaine dernière, la numéro 1 mondiale Sara Balzer, Cécilia Berder et Sarah Noutcha ont entamé leur préparation finale vers les JO. Avec un objectif affirmé : décrocher l'or en individuel et par équipes.En année olympique, à moins de quatre mois de l'échéance la plus importante sinon de leur vie, au moins de leur saison, on ne mégote pas sur l'entraînement. Même un jour férié. Les féminines de l'équipe de France de sabre ont effectué une séance le lundi de Pâques, à peine leur baluchon posé à Aix-en-Provence, pour lancer une semaine de stage axée sur le travail physique et la cohésion. "La période de sélection a duré plusieurs mois, elles viennent de souffler une semaine en vacances, donc c'est bien que la reprise soit un peu progressive, explique l'entraîneur national, Mathieu Gourdain. C'est ce groupe qui va préparer les JO durant les prochains mois et même s'il vit bien, qu'il est sain, on veut renforcer ces aspects conviviaux, de confiance, de connaissance mutuelle au travers d'activité qu'on n'a pas l'habitude de faire."
"Clarté, franchise, humilité"
Karting, squash, padel et escape game dans les rues de la cité du Roy René étaient au programme, à chaque fois en binôme. "Quatre mois c'est long, prévient le sélectionneur des Bleues, alors c'est important de se créer des souvenirs, d'avoir des choses à partager, de lier les anciennes avec les jeunes." La semaine s'est ponctuée, vendredi, par l'unique séance d'assaut prévue dans la salle d'armes Aimé-Tabarant, du Pays d'Aix Escrime. On était loin de l'effervescence, onze mois plus tôt, quand les Bleus et les Bleues étaient venus en force. Cette fois, le groupe féminin était bien plus restreint. L'annonce de la sélection olympique (lire ci-contre) a fait son oeuvre. La sociétaire du club de Gémenos Margaux Rifkiss n'en fait pas partie, en difficulté ces derniers mois après une saison 2023 brillante qui lui avait permis de décrocher l'or européen et l'argent mondial avec l'équipe de France. "Il y a un groupe fort, les places sont chères, fait remarquer Mathieu Gourdain. L'avenir lui appartient, elle est encore jeune (27 ans)."
Bien que qualifiée pour Paris-2024, la médaillée de bronze à Tokyo-2021 en individuel, Manon-Apithy Brunet, manquait à l'appel car elle s'entraîne à Orléans. C'est donc le groupe de l'Insep, mêlant des tireuses aguerries de très haut niveau et des jeunes en devenir au très fort potentiel, qui a entamé la dernière ligne droite vers les Jeux. "Ce que je souhaite mettre en place, c'est un travail précis, décrit le sélectionneur. Ça passe par de la clarté dans ce que l'on fait, de la franchise dans nos relations, un maximum en tout cas. De l'humilité aussi. Il en faut pour travailler au quotidien. Je crois en cette alchimie. Je ne lâche pas là-dessus."