Né femme, Maho Bah-Villemagne est désormais reconnu en tant qu’homme. Une transition qu’il compte bien concrétiser également sur les rings : il a déposé auprès de la Fédération française de boxe une demande pour évoluer chez les professionnels.
La vie de Maho Bah-Villemagne n’a jamais été un long fleuve tranquille. "Je suis de la région, glisse-t-il en retraçant son parcours. Je suis né à Hyères, puis avec ma mère on a emménagé à Gap. Ensuite, j’ai suivi mes études à Marseille, Nice, avant de revenir à Marseille. Je n’ai pas vraiment d’identité de ville."
Identité, un mot qui lui colle à la peau. Une évidence pour beaucoup, un long cheminement pour lui, né dans un corps qu’il devinait depuis longtemps ne pas être vraiment le sien. "Petit, je savais que je n’étais pas comme les autres filles, rembobine-t-il. Je n’aimais rien de ce qu’elles aiment. Mais on peut être une fille et ne pas aimer les "trucs" de filles…"
Un questionnement personnel qui n’a pas été non plus rendu facile par les circonstances : la vie dans une petite ville, la peur du qu’en-dira-t-on ou tout simplement de la bêtise de groupe à laquelle il a inévitablement dû faire face. "À Gap je n’ai fait aucun coming out. Dans les petites villes ou villages, tout se sait. Quand je suis arrivé à Marseille, j’ai réussi à me fondre dans le décor."