Des figures du grand banditisme corse jugés pendant deux mois à Aix-en-Provence

La Provence 2024-05-04

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16 personnes seront jugées du 6 mai au 5 juillet, pour leur participation à l'assassinat de Jean-Luc Codaccioni et Antoine Quilichini, le 5 décembre 2017, à l'aéroport de Bastia.
À Aix, la cour d'assises des Bouches-du-Rhône s'apprête à accueillir un procès hors norme. Dès le 6 mai, et jusqu'au 5 juillet, seize personnes seront jugées pour leur participation à l'assassinat de Jean-Luc Codaccioni, 54 ans et Antoine Quilichini, 49 ans. Une affaire criminelle qui, avant même d'être jugée, a déjà fait l'objet d'un livre et d'un film, sorti ce mercredi 17 avril.

Les faits remontent au 5 décembre 2017. Ce jour-là, en fin de matinée, les deux hommes sont pris pour cible devant le principal aéroport de Haute-Corse. Atteint d'une vingtaine de tirs émanant d'un fusil de type AK 74 et achevé d'au moins une balle de 9 mm dans la tête, Antoine Quilichini meurt sur le coup. Jean-Luc Codaccioni, lui, succombe à ses blessures une semaine plus tard. Les deux victimes sont présentées par la police comme des proches de Jean-Luc Germani, figure du banditisme corse.

Vendetta
Pour les enquêteurs, le double assassinat s'inscrit dans une vendetta, orchestrée et exécutée par un "noyau" composé de Christophe et Richard Guazzelli et Jacques Mariani, dont les pères, Francis Guazzelli et Francis Mariani, considérés par la police comme deux des fondateurs de la bande criminelle de la Brise de mer, ont été tués en 2009. Le trio est complété par Ange-Marie Michelosi, dont le père, également prénommé Ange-Marie, a été assassiné en 2008.D'après un rapport du Service d'information, de renseignement et d'analyse stratégique sur la criminalité organisée (Sirasco) intitulé "Les équipes criminelles en Corse" daté du 18 mars 2022 que La Provence a pu consulter, "de forts soupçons" pèsent sur "l'équipe" de Jean-Luc Germani "dans l'assassinat d'Ange-Marie Michelosi (père) et de Francis Mariani".

Outre ces quatre accusés, douze autres personnes seront jugées par la cour d'assises des Bouches-du-Rhône. Des "lieutenants" ou "alliés de circonstances", parmi lesquels une ancienne surveillante pénitentiaire, Cathy Sénéchal. Elle est soupçonnée d'avoir donné "le baiser de la mort" à Jean-Luc Codaccioni afin de permettre au commando de l'identifier.

Deux mois de procès
L'audience commencera le 6 mai après-midi avec, comme il est d'usage, un exposé des faits avant l'étude de la personnalité des accusés, leurs interrogatoires et ceux des témoins. Les enquêteurs et experts seront également appelés à déposer à la barre, avant les parties civiles et le réquisitoire du ministère public. Les avocats de la défense seront alors appelés à plaider puis le jury se retirera pour délibérer pendant plusieurs jours. D'après le planning prévisionnel établi par le président Jean-Yves Martorano, le verdict est attendu pour le mercredi 3 juillet.

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