L'Elysée a déclenché dimanche une polémique en affirmant étudier l'interdiction des listes anti-sionistes que Dieudonné veut présenter aux Européennes, l'humoriste controversé parlant de "lobby sioniste".
Dieudonné a annoncé son intention de présenter au moins 5 listes "anti-sionistes".
"Nous serons la seule liste anti-sioniste, la seule liste à s'opposer de manière frontale à ce lobby sioniste extrêmement puissant dont M. Guéant se fait l'écho aujourd'hui en bon petit soldat"
Le porte-parole du Parti socialiste, Benoît Hamon, a, lui, vu dans la sortie de M. Guéant un possible "coup électoral". "A quoi joue l'Elysée et à quoi joue M. Guéant? A quoi cela sert-il et quels sont les calculs derrière cela? Pourquoi ce coup de pub?," s'est-il interrogé sur Europe 1.
Evoquant des "propos d'inspiration négationniste" de M. Le Pen, il a jugé qu'il faudrait alors "interdire les listes Front national aussi".
Le député Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la République, a jugé lundi "inadmissible que le secrétaire général de l'Élysée annonce son intention d'interdire" les listes "anti-sionistes" de Dieudonné aux européennes, soulignant le risque "d'en faire un martyr". "Je combats les idées de M. Dieudonné mais il est inadmissible, par avance, que le secrétaire général de l'Élysée annonce son intention d'interdire la présentation de listes de sa part aux élections européennes", a déclaré Nicolas Dupont-Aignan (ex-UMP) dans un communiqué. "Sommes-nous revenus sous le second Empire où les candidats aux élections devaient être désignés par le pouvoir", se demande-t-il. Selon lui, "c'est dans les urnes que les démocrates doivent battre M. Dieudonné car il serait pire que tout d'en faire un martyr".
Lors d'une représentation de son spectacle "J'ai fait le con" le 26 décembre dernier au Zénith de Paris, Dieudonné avait fait remettre à Robert Faurisson, universitaire condamné pour négationnisme, le "prix de l'infréquentabilité et de l'insolence" par une personne déguisée en déporté juif.