Voilà près de cinq années déjà que cet homme au crâne nu, à la stature imposante d’un bagarreur, préside aux destinées du ministère des Arts et de la Culture. Et presque jusque-là, peu de chantiers d’envergure à porter à son actif, lui qui souffre de façon endémique de l’étroitesse des allocations budgétaires annuellement consacrées à ce secteur de la vie nationale. Pierre Ismaël BIDOUNG, dès lors réduit à s’accrocher fébrilement à toutes sortes de manifestations publiques, comme ici, le 03 Septembre 2023 au Musée national de Yaoundé, à l’occasion de la cérémonie d’hommage national à la légende Adolphe Ngosso Din.
Généralement aux frontières de l’impossible de par cette pauvreté institutionnelle, le Ministère des Arts et de la Culture est pourtant, conformément aux orientations de la SN30, chargé de la création des biens et services, pour l’avènement d’une vraie industrie culturelle créatrice de richesse et de valeur ajoutée. A sa fleur, le secteur de l’édition et du livre, aujourd’hui flottant totalement dans les nuages, sans un cadre légal solide, toujours en attente d’un statut qui ne se hâte pas. Quelques initiatives privées essaient, cependant, de prendre forme à l’instar du Salon international de l’industrie du livre de Yaoundé.
Levier important de la croissance des industries culturelles et créatives, le secteur du livre, et donc de l’édition, mériterait mieux, plus d’attention et d’interventions afin de construire une nouvelle grammaire autour de son éclosion et de son prestige, dans ce pays et ce continent dont une grande part de la réinvention devra se faire à partir de l’écrit.