TEMOIGNAGES. Frictions entre opposants russes en exil et ceux restés en Russie

Allo Trends World 2024-10-21

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Les opposants à Vladimir Poutine vivant encore en Russie se voient contraints à la censure pour éviter d'encourir des peines de prison. Pour eux, cette autocensure est le prix à payer pour maintenir l'ardeur d'une opposition fragile qui peine à se faire entendre.

## Des visions divergentes s'installent

Récemment, un fossé s'est creusé entre les opposants en exil et ceux toujours sur le territoire russe. Boris Nadiejdine, qui a tenté de se présenter aux élections avec un projet contre le régime, souligne qu'il n'a pas d'animosité envers ceux qui se trouvent à l'étranger, mais reconnaît leurs différences d’opinion. "Si vous êtes en Russie et que votre famille y est également, il est difficile d'avoir une vision positive des attaques ciblant le territoire russe", observe-t-il. En parallèle, il constate qu’après un certain temps passé en Europe, certains opposants semblent plus devenus des acteurs politiques européens que russes.

## Le défi de rester en contact avec le peuple

Lev Schlosberg, vice-président du parti libéral Iabloko, est classé comme un agent de l'étranger, ce qui l'empêche de se présenter aux élections. Bien qu'il soit menacé de poursuites et que la situation soit délicate, il reste convaincu que l'engagement politique doit se faire en interagissant directement avec la population. Il regrette que certains exilés donnent l'impression que la lutte politique ne peut s'exercer qu'en dehors de la Russie, ce qu'il juge manifestement faux.

## Prendre des risques pour la résistance

Les opposants qui choisissent de continuer le combat en restant en Russie savent qu'ils prennent des risques importants. Ils doivent opérer avec prudence et se censurer afin d'éviter les prison. Selon Boris Nadiejdine, peu de gens soutenaient Alexeï Navalny, même à son apogée, et il est essentiel de ne pas trop surestimer l'influence des ceux qui sont partis ou même de ceux qui persistent sur place. Il estime qu'environ 15 à 20% des Russes sont en désaccord avec les politiques de Poutine, une proportion significative pour un régime autoritaire, mais qui reste minoritaire.

## La voix de l’opposition étrangère n’atteint plus le pays

Malgré les entraves qu'ils subissent, les opposants en Russie estiment que les déclarations provenant de l'exil ne parviennent plus à toucher les citoyens à l’intérieur. Cette pensée était également partagée par Alexeï Navalny, qui, après son empoisonnement en 2020, avait pris la décision de retourner en Russie, conscient des risques d'emprisonnement, dans le but de peser sur l'avenir de son pays.

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