Le dernier épisode de l'émission "Infrarouge" met en lumière la transidentité chez les jeunes avec un documentaire intitulé "Jeunesse en (re)transition, trouver sa voie".

## Un regard critique sur la détransition
Dans le film diffusé le 29 octobre à 22h40 sur France 2, la réalisatrice Marion Vaqué-Marti aborde avec délicatesse le désir de jeunes adultes désirant changer de genre. Elle explore aussi le phénomène, encore minoritaire, de ceux qui choisissent de revenir sur leur transition après avoir entamé des traitements médicaux. Ce processus connu sous le nom de "détransition" est souvent utilisé par des mouvements transphobes pour alimenter leurs discours.

## Une approche nuancée
Le documentaire ne remet pas en cause les progrès significatifs réalisés concernant le droit de vivre en accord avec son identité de genre, mais aborde le sujet avec précaution. Il présente des témoignages de pédopsychiatres, de parents et de jeunes qui ont fait ce choix difficile, tout en soulignant la nécessité d'une discussion ouverte. "L'objectif n'est pas de juger, mais de permettre un échange serein autour des questions en jeu", explique la réalisatrice. Le film suit le parcours d'Emma, une jeune femme qui a décidé de revenir à son genre féminin après une tentative de transition masculine.

## Le parcours complexe de la détransition
Âgée de 20 ans, Emma a vécu une adolescence marquée par un profond mal-être. À 14 ans, elle entame une transition soutenue par son entourage, prenant des hormones à 15 ans et subissant une mastectomie l'année suivante. Après deux années de satisfaction, elle commence à éprouver des doutes à l'approche de la majorité. "À 18 ans, j'ai commencé à me demander si j'avais poussé trop loin ma transition", confie-t-elle dans le documentaire.

## Le chemin vers la réévaluation
Emma, perturbée et avec des idées suicidaires, choisit de partager ses sentiments avec ses médecins. Elle exprime alors que les interventions qu'elle subit semblent avoir été une solution facile plutôt qu'une réponse à ses problèmes d'identité. Frustrée par la réponse de son endocrinologue concernant une reconstruction mammaire, elle réalise que sa quête d'identité est plus profonde. "Il a fallu beaucoup de confiance pour que je partage mon histoire", conclut la réalisatrice, saluant le courage d'Emma.

## Une solitude partagée
Le chemin de la détransition s'avère être un défi encore plus difficile qu'Emma ne l'avait anticipé. "La détransition engendre une solitude plus prononcée, car cela implique de reconnaître un regret", admet-elle. Cherchant des récits similaires, elle se tourne vers les réseaux sociaux et découvre une association qui l'aide à se sentir moins isolée. Emma rencontre Elie, la fondatrice d'un site dédié à la détransition, renforçant ainsi leur lien.

Les deux protagonistes partagent une difficulté similaire : le regard extérieur qui les identifie encor