A quatre jours de l'ouverture du procès historique, 55 collectifs ont appelé ce dimanche à une marche en solidarité avec les familles des huit victimes de l'effondrement des immeubles de la rue d'Aubagne, le 5 novembre 2018 dénonçant une nouvelle fois l'organisation systémique du mal-logement.
Sous le soleil de ce dernier dimanche des vacances d'automne, le long cortège est parti du métro de Notre-Dame-du-Mont pour rejoindre le parvis du palais de justice en scandant "justice et verité pour Marie-Antoinette, Julien, Chérif, Taher, Niasse, Simona, Fabien, Ouloume". Puis les deux mille personnes présentes, selon les organisateurs, ont arrêté de chanter "nous sommes tous des enfants de Marseille" pour respecter une minute de silence.
"Mon fils, Julien, 30 ans, est mort d'avoir fait confiance"
Une pause douloureuse à hauteur de la dent creuse, rue d'Aubagne. Le 5 novembre 2018, les huit victimes mourraient sous les décombres de leurs immeubles du 63 et 65. Deux bâtiments insalubres du quartier de Noailles qui avaient fait l'objet de plusieurs signalements. "Mon fils, Julien, 30 ans, est mort d'avoir fait confiance, souffle Liliana Lalonde. A 70 ans, j'ai besoin de donner un sens, et je continue de rêver que sa mort soit utile, qu'elle sauve d'autres personnes en danger. C'est ce que je dirai au procès." "Que justice soit faite, que le système organisé du mal-logement soit démantelé", scande à nouveau la rue. Jeudi, certains acteurs (élus, bailleur, syndic, propriétaires...) seront sur le banc des accusés. Mais aujourd'hui, les chiffres nourrissent la colère des collectifs. 1300 immeubles sont en arrêtés de péril à Marseille, 8000 délogés sont recensés. "Mais cela reste en dessous de la réalité", commente Maël Camberlein, de l'Assemblée des délogé·es – Collectif du 5 novembre. La veille, ce propriétaire-occupant du 69 de la rue d'Aubagne (démoli) participait à la première Journée nationale contre l'habitat indigne organisée, à Marseille, par quelque 50 associations et collectifs.