À Reims, des producteurs locaux se sont rassemblés pour dénoncer leurs faibles revenus et alerter sur les conséquences du projet de traité de libre-échange Mercosur avec des pays latino-américains.
La colère du monde agricole gronde à nouveau depuis quelques jours. À Reims (Marne), jeudi 21 novembre, une quinzaine de producteurs locaux de la Confédération paysanne ont occupé durant quelques heures, le rond point d'une zone commerciale. Sous un froid glacial, ils ont joué une pièce de théâtre afin de symboliser la menace que représente l'accord de libre-échange du Mercosur.
« Echanger une voiture contre quelques brebis, vendre de l'industrie en échange de viande, alors que nous la produisons ici en France », nous explique Arnaud Nunes, militant à la Confédération paysanne. « Si on créé de la misère ici, ça veut dire que le paysan d'Amerique latine l'a vendu encore moins cher que nous, c'est aller toujours au moins disant » rajoute le maraicher révolté.
« Ces accords de libre-échange vont encore nous pénaliser, baisser nos droits, baisser notre rémunération, c'est absolument pas normal ! » s'insurge Christophe Van Hoorne, porte-parole du syndicat dans la Marne.
Au delà du projet d'accord de libre-échange, les producteurs réclament l'application des prix planchers, promis par le président Macron lors du dernier salon de l'agriculture, le 24 février 2024.
Le message est lancé à l'intention des agros-industriels, pointés du doigt comme ceux qui récupèrent la valeur du travail agricole : « Notre rémunération n'est pas négociable, elle n'est plus négociable, ce n'est plus possible », alerte Christophe, le trésorier syndical.
« On est capable de produire du beurre à 5000 € la tonne en France alors que nous pouvons l'importer pour 2000 €, le calcul des agros-industriels est vite fait : l'argent, toujours l'argent », s'alarme Corentin, jeune paysan maraicher de 31 ans.
Mercredi soir, la ministre de l'agriculture Annie Genevard, a répété l'opposition du gouvernement à l'accord de libre-échange négocié entre l'Union européenne et des pays latino-américains du Mercosur, et sa volonté de réunir une minorité de blocage au sein de l'UE pour l'empêcher, un effort aux résultats très incertains.
Un débat, suivi d’un vote, sur le traité de libre-échange UE-Mercosur va se tenir à l’Assemblée nationale le 26 novembre.