À Mayotte, l'interdiction des bidonvilles suscite débats et espoirs

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Le Premier ministre a confirmé que les autorités mettront en place une interdiction pour la reconstruction des bangas. Cette décision est souhaitée par de nombreux habitants de Mayotte, même si elle ne semble pas inquiéter ceux qui résident dans ces bidonvilles.

## Une annonce qui divise

Lors de sa visite à Mayotte le 30 décembre, François Bayrou s'est engagé à proscrire les bidonvilles et à empêcher leur rétablissement dans cette île française. Ces bangas, où vivent environ 150 000 Comoriens, pour la plupart de manière illégale, ont déjà été partiellement reconstruits suite aux ravages provoqués par le cyclone Chido. Cependant, cette annonce du Premier ministre divise l'opinion locale, comme l'a observé une envoyée spéciale sur place.

## Les habitants face à leur réalité

Red, un jeune homme de 19 ans qui vit dans une maison en tôle, réfléchit à cette question. Il admet comprendre les préoccupations liées à la dangersosité de ces bidonvilles mais se sent obligé de reconstruire faute de solutions. "Nous sommes dans l’obligation de reconstruire, car il n’y a pas assez de logements disponibles et nous manquons de moyens pour louer, explique-t-il.

L'ensemble de son quartier tente de se relever avec peu de ressources, mais cette situation n'est pas tenable. Face à la menace d'être renvoyés aux Comores, Red reste sceptique : "Cela fait longtemps que nous vivons ainsi, rien ne changera, cela ne fera qu'augmenter la délinquance," ajoute-t-il.

## Des réactions variées parmi les habitants

Assfarati, une voisine de Red, envisage de quitter l'île si la situation l'exige, affirmant : "Je suis étrangère ici, donc si je dois partir, je retournerai aux Comores."

## L'espoir pour certains

Pour Safina Soula, présidente du collectif des citoyens de Mayotte, l'annonce de Bayrou est un signe d'espoir. "Les bidonvilles sont les principaux problèmes auxquels nous faisons face. Nous avions besoin d'entendre cela," confie-t-elle. Cependant, elle reste prudente quant à la mise en œuvre de ces promesses, rappelant que plusieurs engagements antérieurs n’ont pas été respectés, notamment ceux liés à l’opération Wuambushu qui avait pour but de démanteler ces structures.

## Un avenir incertain

Concernant les personnes vivant dans les bangas, Safina Soula insiste sur la nécessité d'un plan de rapatriement et demande que les autorités, y compris le dictateur comorien, prennent en compte la situation des Mahorais. "Tout a été détruit, nous n'avons plus rien, même pas d'eau. C'est pourquoi nous nous battons contre eux, du moins cela complique notre relation avec les Comoriens," conclut-elle. Elle appelle le gouvernement français à passer de la parole aux actes pour améliorer la situation.

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