Les fourmis évoluent au sein d'une communauté fortement unie, où l'entraide prime sur la rivalité, explique un des chercheurs d’une étude publiée dans une revue scientifique américaine renommée.
## Une expérience fascinante sur la collaboration
Des chercheurs de l'Institut Weizmann des Sciences ont réalisé une expérimentation avec des groupes de fourmis et d'humains confrontés à la même énigme. Dans une étude parue le 23 décembre, ils analysent l'efficacité de la collaboration entre ces insectes, de l'espèce Paratrechina longicornis, réputée pour son comportement imprévisible et sa capacité à coopérer, et les humains. Les résultats révèlent que les fourmis, lorsqu'elles travaillent ensemble, améliorent significativement leurs performances, contrairement aux groupes d’humains qui, même en situation de communication restreinte, montrent une baisse de leurs capacités.
## La comparaison à travers une tâche complexe
Pour mener à bien leur étude, les chercheurs ont organisé une tâche de transport coopératif, où des participants, que ce soit individuellement ou en groupes variés (de 9 à 26 individus pour les humains et de 7 à 80 pour les fourmis), devaient résoudre un problème nommé la "révélation des déménageurs de piano", consistant à déplacer une charge difficile à manipuler dans un espace étroit.
## Communication limitée et résultats divergents
Les chercheurs ont également instauré des conditions de communication restreinte pour les groupes humains, les empêchant parfois de verbaliser ou de se mouvoir librement, utilisant des masques et des lunettes de soleil. Les échanges entre les fourmis et les humains se faisaient uniquement par la manipulation de l'objet à déplacer. Les résultats ont montré que tandis que les humains se démarquent par leurs compétences individuelles, les fourmis excellent dans l'art de la coopération.
## La coopération, clé de l'efficacité chez les fourmis
Selon Ofer Feinerman, l'un des auteurs, les fourmis évoluent au sein d'une société où la coopération surpasse la compétition. Il affirme que cette étude démontre que la synergie des fourmis en groupe surpasse les capacités individuelles, alors que pour les humains, le fait de travailler en équipe n'a pas amélioré leurs compétences cognitives. La notion de "sagesse de la foule", qui a pris de l'ampleur à l'ère des réseaux sociaux, n'a pas été corroborée par leurs résultats.