Suite à l'attaque contre "Charlie Hebdo" le 7 janvier 2015, des mesures de sécurité strictes ont été mises en place pour certains membres de l'équipe. La réorganisation de la vie au sein de la rédaction a également été nécessaire, une tâche confiée à Eric Delbecq durant deux années.

## Une protection renforcée

Depuis cette tragédie, le service de protection des personnes de la police nationale s'occupe des personnalités les plus vulnérables de la rédaction. Cependant, une refonte de l'organisation interne s'est révélée nécessaire. Eric Delbecq a alors pris le rôle de directeur de la sécurité du journal. Il a pour mission de garantir une sécurité permanente et cohérente, en supervisant les agents de sécurité privés, souvent armés et nécessitant une gestion rigoureuse de l’armurerie.

## Sécurisation des déplacements

La protection lors des déplacements publics était également primordiale. Eric Delbecq, tout en restant discret, a mené une démarche exhaustive pour identifier les menaces sérieuses sur le web et gérer les plaintes. "C'est une véritable aventure de mettre en place un tel dispositif," souligne-t-il.

## Adaptation au traumatisme

Durant sa mission, il a dû faire face aux traumatismes engendrés par l'attentat. "Il est crucial qu'un dispositif de protection extérieure soit compact, attentif et discret," explique Delbecq. Les agents de sécurité devaient faire preuve de calme et de sourire pour ne pas provoquer de tension, tout en restant vigilants, évitant un comportement trop intrusif.

## Une menace toujours présente

Eric Delbecq demeure en contact avec des membres de "Charlie Hebdo". Les échanges ne portent plus exclusivement sur la sécurité, même si le danger persiste. "Aujourd'hui, le fait de s'exprimer ou de dessiner constitue en soi une menace," constate-t-il. Il rappelle que des arrestations pour préparation d'attentats islamistes ont lieu tous les mois et demi en France, une réalité dont la population n'est pas toujours consciente.

## L'esprit Charlie face à la violence

Cette menace islamiste remet en question l'essence même de "l'esprit Charlie". Si Eric Delbecq s'exprime aujourd'hui, c'est surtout pour défendre la liberté d'expression, atteinte par les attaques djihadistes qui ont cherché à réduire cette valeur fondamentale sous le feu des armes.