La sécurité des coursiers est de plus en plus mise en question, surtout après un tragique incident survenu à Bagnolet (Seine-Saint-Denis) en novembre dernier, où un livreur a été tué de manière violente. De plus en plus de vidéos montrant des agressions physiques et racistes circulent sur les réseaux sociaux, illustrant une réalité préoccupante. Souvent sans-papiers, ces livreurs hésitent à se manifester et à porter plainte face à de telles situations, ce qui complique encore leur protection.

## Des témoignages inquiétants

Dans une vidéo récente, un livreur de repas apparaît visiblement choqué après avoir été frappé jusqu'à saigner dans la région parisienne. Son agresseur a été condamné à deux ans de prison. Un autre incident a été rapporté, où un client a agressé un coursier en scooter. Ce dernier, âgé de 33 ans, raconte avoir été frappé lorsque, refusant de monter au septième étage sans un code d'accès clair, il a été insulté par le client. Bien qu'il affirme que des comportements violents comme celui-ci sont rares, il note que les insultes racistes sont fréquentes. Ce livreur ivoirien, sans papiers, estime ne pas avoir d'issue et ne s'est jamais décidé à porter plainte.

## Une réaction des plateformes de livraison

Les récents événements soulèvent des questions sur le sentiment d'impunité qui pourrait être à l'origine de cette violence. Les riverains de Bagnolet rapportent des agressions fréquentes envers les coursiers, souvent rendus vulnérables par la barrière de la langue. Ces travailleurs indépendants, souvent dans des situations précaires, dénoncent depuis des années ce climat d'insécurité. Pour tenter de répondre à cette problématique, Uber Eats, en collaboration avec d'autres plateformes de livraison, a mis en place un accord inédit. Ce dernier propose une aide financière en cas d'incapacité à travailler et un soutien uniquement pour les livreurs en situation régulière.