Ils l'ont fait ! Les Marseillais ont fait chuter hier soir l'ogre serbe de Novi Beograd invaincu jusqu'ici en Ligue des champions cette saison (14-9). "C'est quelque chose d'exceptionnel, exulte Michael Bodegas. En 23 ans chez les professionnels, je suis passé par toutes les étapes, les plus grands clubs d'Europe mais, là, ce que je suis en train de vivre avec mon club formateur, c'est incomparable. L'émotion, le parcours, faire partie de cette histoire et laisser un héritage derrière, c'est une grosse émotion. Il faut profiter puis se remettre tout de suite au boulot car, avec le statut qu'on a gagné, il va falloir assurer."

Poussés par un public des grands soirs, les joueurs du CNM ont sorti le grand jeu pour d'entrée étouffer leurs adversaires et poser leur mainmise sur la rencontre.

Hyper solides en défense, inspirés en attaque, ils respectaient le plan de jeu à la lettre et bluffaient tout le monde par leur grande maîtrise. Le score s'en ressentait logiquement et les Marseillais comptaient déjà cinq buts d'avance juste avant la pause (8-3, 15e). Idéalement lancés, ils ne lâchaient rien et maintenaient le cap pour prouver qu'ils font désormais partie des grands d'Europe. Tout le monde participant à la fête, ça tournait même à la démonstration (12-4, 23e) !

Étonnamment sans solution, les Serbes n'inscrivaient pas le moindre but lors du troisième quart-temps. "Ça fait 4-5 ans qu'on travaille pour vivre ça. Un match top niveau, encore une fois, poursuit Ugo Crousillat, le capitaine. On est même surpris, en toute humilité, d'avoir maîtrisé un tel adversaire. Ça fait deux fois que ça se reproduit, après l'Olympiacos, ce n'est pas un hasard."

Deux matches à l'extérieur pour finir le travail

Si rien n'est encore acquis mathématiquement, les Croates de Jadran Split ayant dans le même temps battu les Grecs de l'Olympiacos aux tirs au but, les Marseillais - désormais leaders du groupe A - prennent une grosse option pour leur qualification au Final Four fin mai à Malte. "On a très bien su utiliser nos temps forts, ce que l'on n'arrivait pas forcément à faire par le passé, souligne l'entraîneur Milos Scepanovic. Confiance, sérénité, concentration... on a vu tout ça même quand on a eu un moment difficile dans la troisième période avec Daniel Angyal qui s'est cassé le doigt et Thomas Vernoux sorti pour trois fautes. On a dû changer notre projet de jeu mais on a très vite réussi à tout restabiliser. On a envie de se battre jusqu'au bout."

Reste encore deux rencontres à l'extérieur lors de cette deuxième phase pour valider le travail déjà entrepris et rêver encore plus grand.