Déambulant fièrement sur ses chaussures noires au caractère statutaire, ses costumes sombres et ses lunettes d’universitaire dans les allées et couloirs de ce grand palais qu’il connaît désormais comme sa poche, il est certain d’affirmer qu’une grande partie de l’acrimonie dont fait l’objet Ferdinand Ngoh Ngoh, Secrétaire général de la Présidence au sein de certains segments de la vie publique, tient au fait de sa longévité, perçue par beaucoup comme exceptionnelle voire exagérée, à cette position administrative et politique que tant de combattants lui envient.
Quatorze années en effet que, sans faillir, sa se fatiguer, sans jamais tomber malade et sans – pour peu que l’on s’en souvienne – afficher quelque humeur défaite d’un chien battu, il vient traîner son corps et son âme ici tous les matins, et s’asseoir sur la même chaise, se nourrir de conversations avec les mêmes gens et faire errer son imagination à tout ce qui porte aux scénarios de la fin. Cette fin irrépressible – source de toutes les conjectures – à laquelle un politicien français avait en son temps déclaré songer, pas qu’en se rasant.