L’hiver des sans logis,
Froidure de l’hiver qui glace ces pauvres os !
Semblable aux longs couteaux
Les lames du vent transpercent leur peau...
Sur la banlieue des souvenirs
Le gel a figé leurs désirs.
Ces souffles de vie se fondent dans la brume,
Pareils aux cheminées qui fument...
Hiver qui tue sans distinction
Petits moineaux et pauvres hères
Faisant du trottoir leur ultime cimetière.
Sur la margelle de leurs espoirs
La neige s’est teintée de noire.
Dans le brouillard leurs yeux perdus
Ne scrutent rien, ne cherchent plus!
Hiver des coeurs froids et obscurs
Dérangés par tant de souffrance,
Dont l’unique réponse traduit l’indifférence...
Sur la rive de leur coeur lourd
Le vend du Nord hurle triste et sourd.
Lentement la vie abandonne leurs corps..
Pour eux,
Au diable le bonheur, vive les dieux de la Mort !