«Lever le tabou de l'inceste.» Tel est l'objectif que s'est fixé la député UMP Marie-Louise Fort, chargée par le groupe UMP d'une mission sur l'inceste. Dans le rapport qu'elle a présenté ce mercredi à l'Assemblée, l'élue propose des pistes pour «mieux prévenir, mieux soigner et mieux sanctionner» le «dernier non-dit français».
Le rapport publié est issu d'«un travail de recherche approfondi», de «visites d'institutions» et de «nombreuses auditions menées entre octobre et janvier», ainsi que de «la lecture de centaines de pages de témoignages». Premier enseignement : l'inceste ne fait l'objet d'aucune étude chiffrée en France. Plusieurs données, provenant de l'OMS, de l'Inserm, etc., permettent cependant d'estimer à un million le nombre de Français victimes d'inceste ou de tentative de viol par un proche. «C'est énorme et ce n'est pourtant qu'une basse estimation», souligne Marie-Louise Fort. Le texte recommande donc la création d'une «étude générale annuelle de statistique sous l'égide de l'ONED (Observatoire national de l'enfance en danger)».
Le document préconise également que l'inceste soit nommément inscrit dans le Code pénal. «Pour que la victime puisse se reconstruire, il faut que l'inceste soit identifié», insiste l'élue. Actuellement, rappelle-t-elle, «les agressions incestueuses sont considérées dans un tout, que sont les viols, d'une part, et les agressions sexuelles, d'autre part».