Xerfi Canal présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses économiques de Xerfi
Concentrer et écourter l’effort de consolidation, voilà le choix tactique du gouvernement. Entre les recettes nouvelles et les coupes de dépenses promises ou votées entre juillet et septembre, ce seront 45,2 milliards d’euros qui seront prélevés sur les ménages et les entreprises l’an prochain.
Le pari que fait le pouvoir c’est que l’épargne française abondante jouera le rôle d’amortisseur. La concentration de l’ajustement sur les revenus supérieurs et sur les grandes entreprises y contribuerait. Le matelas de liquidité et l’accès au crédit de ces catégories doivent lisser le choc. Mais avec cette tactique le gouvernement s’expose aussi à des effets collatéraux lourds de conséquences. Le risque est de voir la France établir un nouveau record en termes de prélèvement obligatoire, avec des résultats faibles en termes de déficit. Un, il taxe les assiettes les plus mobiles ou du moins celles qui peuvent jouer au maximum l’optimisation fiscale… le retour sur impôt peut être en deçà de ses espérances. Deux, les PME, par capillarité seront touchées. Elles prennent de plein fouet les effets du ralentissement de la demande intérieure. Et c’est sur les PME… en tant que sous-traitants…que les grandes entreprises reportent une part de l’ajustement. Trois, c’est en période de faible trésorerie et de hausse du chômage que la rigueur budgétaire produit le plus de dégâts sur la croissance. L’Espagne et de l’Italie en font l’amère expérience. Malgré la rigueur ces pays font du sur place en matière de dette.[...]
Olivier Passet, Rigueur : ça passe ou ça casse, une vidéo Xerfi Canal
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