Al Qarra - C’est la bataille pour les eaux territoriales marocaines. A Rabat s’ouvrait lundi de nouvelles discussions afin de faire conclure un accord portant sur la pêche entre l’UE et le Maroc. Il s’agit déjà de la quatrième tentative pour les faire aboutir.
L’enjeu, c’est de permettre aux navires européens de pêcher dans les eaux territoriales d’autres pays du monde, en échange d’une compensation. Une aide financière et technique, en échange de droits de pêche plus ou moins importants. La plupart du temps, ces droits ne concernent que la pêche au thon.
Aujourd’hui, l’union européenne a 8 conventions en cours avec des pays africains : en grande majorité ils sont situés sur la côte Ouest-africaine. Mauritanie, Côte d’Ivoire, Guinée... Pour tous ces pays, les accords sont renégociés au bout d’une période d e6 ans.
En 2012, c’était au tour de la Mauritanie de renouveler son accord avec l’UE. En échange, d’une pêche annuelle de 300 000 tonnes de poissons et crustacés par an, l’Union Européenne devra payer 113 millions d’euros par an à Nouakchott jusqu’en 2018. Une nette augmentation au regard des 76 millions annuels versés lors du précédent accord.
Deux changements supplémentaires ont été apportés : les thoniers seront autorisés à naviguer dans les eaux territoriales mauritaniennes devront comprendre 60% de membres d’équipages de nationalité mauritanienne. De plus La Mauritanie a obtenu des clauses de protection de la faune, avec notamment un éloignement des côtes pour les pêches dit « pélagiques » : une méthode très intrusive qui consiste à racler le fond de la mer.
Deux revendications importantes pour la Mauritanie, et qui pourraient inspirer les autres partenaires africains de l’Union, à commencer par le Maroc.
Mais du côté de l’Union européenne, un obstacle devra être dépassé : en échange de son financement, les autorités européennes exigent des preuves que les sommes servent bien au développement des populations côtières. Des assurances que le Maroc n’a pas réussi à donner au cours des quatre précédents rounds de négociations. On s’attend déjà à une sixième rencontre au mois de mars.
Par Matthieu Balu