« A Boulajoul, mets ta cagoule ! »
Les équipages ont vécu ce dimanche leur première journée de route marocaine. Depuis Rabat et Tanger, ils ont convergé vers le bivouac de Boulajoul, au cœur du Moyen-Atlas. Une première journée en forme d’introduction pour le reste de l’aventure, déjà pleine de promesses.
Boulajoul. 1494 mètres d’altitude. Un point de vue incomparable sur le Moyen Atlas et évidemment le bivouac le plus élevé du raid. Comme Merzouga, il contribue chaque année à forger la légende du 4L Trophy et dispose même de son hymne : « A Boulajoul, mets ta cagoule ! ». Cette fois, les équipages ont de la chance. Malgré le vent, volontiers taquin à l’instant fatidique du montage des tentes, les Trophistes ont gagné 10° par rapport à leurs prédécesseurs de l’édition 2012. L’atmosphère reste néanmoins frisquette, mais est loin d’entamer l’enthousiasme général. Sur le bivouac, les cercles de 4L se multiplient pour abriter les tentes. Certains ont même choisi d’adopter le total look sport d’hiver avec masque, bonnet, anorak et… moufles avec lesquelles certains s’essaient même à la pratique de la pétanque ! Pour la nuit, les participants ont tout prévu, à l’image de Lola et Boris (équipage 60) en mode « double duvet » ce soir.
Cette première étape sur le territoire marocain, les équipages l’ont entamée depuis Rabat, pour ceux qui avaient effectué la traversée du Detroit de Gibraltar samedi après-midi, et depuis Tanger pour ceux partis tôt ce dimanche. Florent et Johanna (équipage 1749) étaient de ceux qui ont fait halte à l’IUR, l’institut universitaire de Rabat, partenaire du 4L Trophy. « Une expérience géniale, s’exclame Johanna. Nous sommes arrivés vers 23 heures, les étudiants nous attendaient, ils nous ont même ouvert les vestiaires pour qu’on puisse prendre des douches ! Tout le monde était souriant, il y a avait des concerts, des animations. Au petit matin, ils étaient encore là pour notre départ. » Un premier contact avec la population marocaine qui s’est enrichi pendant la journée. « Tous les gens nous saluaient au bord de la route, témoignent Elsa et Tamara (1561). On ne s’attendait pas du tout à ça ! » Les participants, aiguillés tout au long du parcours par les policiers déployés par les autorités marocaines, en étroite collaboration avec l’organisateur Desertours.
En même temps que les panneaux « Meknès, El Hacheb, Errachidia… » défilaient, les équipages ont pu découvrir l’incroyable diversité des décors marocains parfois dignes de « Star Wars », dixit Tamara. La colonne du 4L Trophy a ainsi franchi des cols parfois tachetés de quelques névés, admiré des vues plongeantes sur l’Atlas, traversé des forêts de résineux peuplées de singes, pour finalement rallier l’impressionnant bivouac balayé par le vent. Et ils étaient pratiquement 3000 Trophistes pour assister au briefing de 19 heures. L’occasion pour le directeur de course Jean-Jacques Rey de fixer rendez-vous aux participants lundi à 16h au pied des dunes de Merzouga, où le 4L Trophy s’installera pendant trois nuits, pour la traditionnelle remise des dons au profit de l’association « Enfants du désert », l’un des grands temps forts de l’aventure. Un évènement qui alimentera peut-être les conversations de ce dimanche soir autour d’un tajine mitonné par les équipes de Brahim, l’intendant en chef du rallye. A moins qu’elles ne tournent autour de cette première nuit à ciel ouvert dans l’antre crainte et espérée de Boulajoul… C’est promis, demain il fera chaud !