L'invité politique
Le 11 avril à 8h15 sur Public Sénat et Radio Classique,
François Bayrou, Président du Modem
Invité de Gilles Leclerc et Guillaume Durand
Extraits
A propos du quinquennat de François Hollande et de la rupture avec les français :
«A partir d’un constat qui était le même pour Nicolas Sarkozy et pour François Hollande, lorsque vous faites une campagne électorale sur la recherche du succès en voix, vous promettez l’impossible ; vous annoncez des décisions qui seront des illusions et il devient impossible de gouverner dès que le réel revient. (…)
La raison principale pour laquelle nous sommes dans l’extrême difficulté, c’est que les campagnes électorales refusent d’être le contrat de vérité qu’elles devraient être avec les français ; donc après les politiques sont délégitimés.»
A propos d’un remaniement:
« Je crois qu’il y aura un remaniement à l’intérieur de l’équipe actuelle (…) il y a des contestations extrêmement virulentes de la ligne qui est suivie, ce qui a ramené François Hollande à faire un recadrage qui va conduire à une clarification si ce n’est pas à une rupture.»
A propos de l’entrée des centristes au gouvernement:
«Ne vous faites pas des contes de fées et des légendes, la situation de la France est pour un républicain, pour un citoyen qui croit à la démocratie, extrêmement inquiétante. Si je devais décrire cette ambiance, je parlerai des années 30. (…) Si vous croyez que François Hollande et moi, nous sommes en train de préparer des manœuvres qui sous la table permettraient de changer la majorité vous vous trompez, ce n’est pas ma manière d’être. J’ai choisi de mettre en avant l’essentiel et pas l’accessoire.
Si un jour la rupture se produit, il faudra que François Hollande prouve au pays qu’il est dans cette volonté d’une union nationale qui permettrait un rassemblement des républicains afin que tous ceux qui s’accordent sur l’essentiel travaillent ensemble.»
A propos des mesures relatives à la moralisation :
«Un certain nombre d’entre elles sont utiles mais évidemment cela ne répond pas à la fracture. Un office de répression spécialisé dans la corruption et la fraude fiscale est une bonne mesure car certains magistrats vont se spécialiser dans les échanges avec les pays qui sont des paradis fiscaux. (…)
Je n’ai pas la fascination de la transparence.
(…)
Je plaide pour qu’on ne puisse pas déléguer son vote quand on vote au Parlement, que les votes soient publics comme au parlement européen. Je plaide pour que l’on ait moins de députés, de sénateurs et de ministres. Il faut montrer aux français qu’on prend en compte ce qu’ils vivent. »
Un sondage montre que 71% des français sont, comme je le plaide, pour un référendum, ils sont pour parce que le monde politique parlementaire traditionnelle ne prendra pas un certain nombre des décisions, ils ne diminueront pas le nombre de leurs sièges. »
A propos de la compatibilité entre l’exercice d’un métier et un mandat parlementaire:
«L’exercice d’un métier est compatible avec un mandat parlementaire à condition que cela ne vous expose pas à un risque de conflit d’intérêts.»
A propos du retour de Jérôme Cahuzac à l’Assemblée :
«Il a pris l’Assemblée les yeux dans les yeux pour lui déclarer le contraire d’une vérité qui était pourtant essentielle. Je pense qu’il devrait réfléchir à cela. »