" Il faut plus de fréquences accessibles à tous sans licence et partager le spectre de façon plus efficace dans certaines bandes de fréquences ". Ancien membre du collège de l'ARCEP et membre du conseil d'administration de l'Agence nationale des fréquences (ANFr), Joëlle Toledano a remis à la secrétaire d'Etat chargée du numérique, le 1er juillet, un rapport sur le spectre, l'innovation et la croissance. Alors que l'augmentation du trafic mobile devrait être multiplié par un facteur compris entre 13 et 25 entre 2011 et 2017 et que l'internet des objets pourrait se traduire par la connexion de 50 milliards d'objets à l'horizon 2020, la question de l'augmentation des besoins en fréquences , qui fait consensus, devient centrale non seulement pour l'économie numérique, mais pour l'économie toute entière. " Il n'existe plus de fréquences disponibles dans les gammes les plus aisément exploitables et il va devenir de plus en plus difficile de recourir aux méthodes classiques ", explique Joëlle Toledano dans son rapport.
Après avoir nourri sa réflexion de nombreuses auditions et étudié les expériences américaine et anglaise - " des précurseurs " - en matière de partage dynamique et d'accès au spectre sans licence, le rapport préconise notamment de faciliter les expérimentations et, dans un contexte de partage accru des fréquences, d'ajuster le contrôle et la prévention des interférences au nouveaux besoins. " Dans cet environnement éminemment technique, on a aussi besoin d'arbitrage stratégique et politique ", estime aussi Joëlle Toledano pour qui l'Etat doit se forger une vision, mais qui plaide également pour une meilleure information des citoyens, afin accroitre l'innovation. Propositions phares du rapport, création d'un commissaire du spectre, expérience des autres pays, " politique industrielle " des fréquences, … Joëlle Toledano répond aux questions de la Lettre Hebdo.