« Nous parlerons d’un petit garçon qui s’efforçait de ne pas mourir, d’un parcours sur le périphérique parisien, et de notre respiration... »
Dans son dernier roman, Emmanuel Carrère rapporte ces mots, extraits d’une lettre d’un petit garçon de 8 ans à sa grand-mère : « Je ne suis pas encore mort... Je continue à ne pas mourir. » Il ne dit pas : « je continue de vivre, je suis toujours en vie... » mais : « je continue à ne pas mourir... »
Le petit garçon sait pourquoi il écrit cela : lui et sa famille sont pris dans les grandes purges soviétiques de 1936, durant lesquelles Staline, tout à son délire paranoïaque, envoya des millions de ses concitoyens à la mort et au goulag. Le danger de mort était présent chaque jour. La mort était partout et il n’y avait plus de place pour la vie, juste pour la survie.
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