Emmanuel Macron a dévoilé ce mardi le plan d’investissement évoqué pour préparer la France de 2030. D’un montant de 30 milliards d’euros, il a pour objectif de gagner la « bataille de l’indépendance » d’ici à la fin de la décennie. Que doit-on retenir de ce plan de relance ? « Il faut arrêter ce discours sur la France qui déprime alors que c’est une nation de chercheurs, d’inventeurs, qui croient dans le progrès. Désormais, on ne parle plus seulement de milliards mais d’objets précis (réacteurs nucléaires, hydrogène vert, etc.)[px_nbsp:nbsp]», se réjouit le député LREM du Rhône.
Louis Gallois, ancien dirigeant d’Airbus et de la SNCF, appelait récemment à faire attention à la gouvernance, au pilotage de ce plan de relance, et à s’inspirer de ce que font les Américains avec la Nasa, par exemple. Bruno Bonnell abonde : « En effet, la gouvernance sera primordiale. Si on laisse ces milliards dans les mains des mêmes silos, cela produira les mêmes effets qu’auparavant. Il faut mettre beaucoup plus de moyens humains et créer une plateforme dédiée. »
Le Président a par ailleurs fixé un objectif de 2 millions de véhicules électriques produits en France en 2030. Un objectif qui doit passer par plus de « stratégie coopérative entre les constructeurs nationaux ». « Il y a deux choses, ajoute Bruno Bonnell : il faut dire aux constructeurs “d’abord mettez-vous d’accord sur les normes”, puis il y a le sujet de la culture de l’acheteur. Dans ce pays, on a poussé les gens compétents à acheter le moins cher, au détriment de la filière. Or il faut dire aux acheteurs : “Réveillez-vous, vous faites partie de la chaîne de valeur !” La marge écrase tout le faisceau d’inventions. Si on sait que ça fait tourner des usines en France et que ça réindustrialise, arrêtons d’être obsédés par ce critère prix. D’autant que dans la bataille du prix, pour encore très longtemps, la Chine et l’Inde mèneront la danse. »
La hausse des prix de l’essence fait également l’actualité. Pour Bruno Bonnell, « le sujet, c’est la conversion électrique. Il faut fixer un cap. Puis, sur l’énergie, si notre gaz ne venait pas de la Russie ou de l’Algérie, on ne subirait pas ces conséquences. Il nous faut davantage de souveraineté énergétique, et cela passe par l’hydrogène vert par exemple. »
L’ancien Premier ministre Edouard Philippe vient de lancer son nouveau parti politique, baptisé Horizons. Comment le vit-on dans la majorité ? Le député du Rhône est catégorique : « LREM est unie derrière Macron. Il n’y a aucune ambiguïté, c’est bien ça l’essentiel. Mais derrière, il y a beaucoup de sensibilités, donc attention à ne pas dériver vers de la chicaya politique. J’attends aujourd’hui autre chose que du diagnostic, je veux passer à l’étape des solutions. Tant à gauche qu’à droite, la majorité doit attaquer les circonscriptions. »