Ecoles, hôpitaux, immeubles résidentiels, églises… pour bombarder Avdiïvka, à quelques kilomètres de Donetsk, les artilleurs et aviateurs russes n’ont pas fait de distinction. Située à la lisière du Donbass occupé par la Russie, cette petite ville industrielle a été la cible de bombardements dès les premiers jours du conflit, en février 2022. Et depuis le 10 octobre 2023, elle est le terrain des plus intenses affrontements de la guerre.
Les dégâts subis ont largement été documentés par des photos et vidéos amateur publiées sur les réseaux sociaux. Le Monde a analysé plus d’un millier de ces images, réalisées depuis février 2022, en collaboration avec le Centre for Information Resilience (CIR), une ONG britannique spécialisée dans l’investigation en sources ouvertes sur les violations des droits humains, et l’analyste Alexis J. Falconer. La responsable du projet Eyes on Russia du CIR, Belén Carrasco Rodriguez, explique : « La majorité des citoyens d’Avdiïvka ont été évacués et la ville est inaccessible aux journalistes, l’exploitation d’images en source ouverte apporte donc un éclairage crucial. »
Ce travail révèle comment la Russie a bombardé le principal quartier résidentiel d’Avdiïvka pendant un an et demi, et comment la nouvelle offensive, lancée le 10 octobre, s’est accompagnée d’attaques précises d’immeubles hauts, susceptibles de servir de points d’observations par la défense ukrainienne. Belén Carrasco Rodriguez constate : « Le bombardement de la ville a été impitoyable – presque aucun bâtiment n’a été épargné, et quasiment toutes les infrastructures civiles cruciales, telles que les écoles, les hôpitaux ou les supermarchés, ont été largement détruites ou endommagées. »
Le rapport du CIR, ainsi que les données analysées, sont accessibles ici : https://www.info-res.org/post/devastation-in-avdiivka-mapping-damage-to-civilian-infrastructure-since-the-full-scale-invasion