Comme André Gide, le docteur Jonas Daniel Rano pourrait se proclamer « perturbateur de consciences », par sa foi dans le mot, mot comme outil de combat pour l'avènement d'un ordre juste.
C'est comme à une ascèse cathartique que se consacre la parole de l’auteur qui dévore et dévoile tout sur son passage. De la pointe de sa plume alerte et du bout de sa langue limpide et prolixe sortent, telles des flèches, non pas des mots, mais des langues de feu destinées à ne rien laisser être comme avant. Les sagaies sont décochées sans discrimination – c'est le prix d'une objectivité et d'une honnêteté intellectuelle irréfragables – à l'endroit de tous les acteurs de la situation politique des Afro-créoles, eux-mêmes et leurs voisins du… monde.
« Chaque mot, chaque phrase ont un poids, une chaleur et une richesse émotionnelle coulant et courant de la révolte de celui qui a faim, est noir, homme, dieu, diable… de l’amour avec la femme, avec l’ami, avec ses racines, son père et sa mère… les mots, les phrases deviennent paix, liberté, cris lourds de sens ».